Photographe d’architecture, je documente chaque projet avec rigueur et sensibilité. Mais derrière les images que vous découvrez, il y a un processus précis. Un shooting ne s’improvise pas. Chaque étape est pensée pour garantir des photos fidèles, percutantes et utiles à mes clients. Voici comment je travaille, du premier rendez-vous à la livraison finale.
Pour rendre les choses encore plus concrètes, je vous partage ici les coulisses du shooting du service Reanimation de l’hôpital de Haguenau.
Comprendre le projet avant de déclencher
Tout commence par un échange avec l’architecte du projet, ici Stephane Rochet et Arnaud Wiest de Emergence Architecure. Je veux comprendre leur intention, leur rôle et ce qui compte pour eux. Quand l’agence qui me mandate est proche de mon domicile/Studio, nous nous rencontrons en personne. Sinon, nous passons par un brief détaillé, un appel, ou une visio. Cette étape est essentielle : elle me permet de photographier ce qui a de la valeur, pas seulement ce qui est visible.
Ensuite, je prépare le shooting. J’utilise des applications spécialisées comme Ephemeris Photographer ou Plan It Pro. Elles m’aident à anticiper la course du soleil et choisir le meilleur moment pour photographier le projet d’architecture.
Je prends également directement contact avec la personne responsable du site pour annoncer ma venue, vérifier les contraintes et caler le shooting. Une confirmation 24 à 48h avant assure la fluidité.
Sur le terrain : précision et discrétion
Le jour J, je commence par une visite du site avec le responsable technique. Ici il s’agissait de la « responsable travaux, maintenance et sécurité » de l’hôpital d’Haguenau.
Lors de notre visite, je profite pour me présenter aux équipes présentes et leur expliquer ma démarche. Je leur demande d’agir naturellement. Mon objectif est de capter la vie réelle du lieu, pas de la figer. Généralement je prends le temps de faire le tour des lieux deux fois, dans les deux sens, afin de commencer à glaner des points de vue.
Ici, j’ai photographié les espaces intérieurs avec des focales adaptées, entre 24 et 50mm. J’évite l’ultra grand-angle, trop déformant. Je multiplie les points de vue pour composer un reportage vivant : détails, coursives, perspectives. Nous sommes dans un hôpital, la sobriété et le blanc dominent. Quand c’est nécessaire, je déplace certains éléments pour équilibrer la composition : un fauteuil, une pile de magazines, un panneau mobile.
Je respecte toujours les usagers : Pas de photographie des patients sans leur consentement. Quand leur présence est nécessaire ou apporte une plus-value, je privilégie les poses longues ou les vues de dos. Si toutefois un usager accepte de jouer le jeu, il m’arrive de lui demander de s’asseoir, marcher ou agir à tel ou tel endroit.
Un travail rigoureux en post-traitement
De retour au studio, je sauvegarde immédiatement mes images sur plusieurs supports. Je ne supprime jamais les cartes avant que plusieurs sauvegardes soient sécurisées.
Ensuite vient la phase du tri (ou culling). Seules les photos percutantes et utiles seront envoyées à l’architecte. J’assemble les panoramas, je corrige les perspectives, la colorimétrie et la luminosité. Chaque photo est renommée pour être identifiable facilement par le client. J’exporte ensuite une première version en basse définition, filigranée, pour limiter les envois inutiles.
Avant de les envoyer, je compresse les fichiers avec un outil comme Jpeg Mini, afin de réduire l’impact environnemental. Pour l’envoi j’utilise les services de Smash, société française dont les serveurs sont en France et qui répond parfaitement à mes besoins de confidentialité, sécurité et eco-responsabilité
Lors de l’envoi, afin que l’architecte puisse se projeter sur sa sélection de photos, je retouche en détail une ou deux images. Je montre ainsi la différence entre la version développée et le rendu final.
De la sélection à la livraison finale
Après l’envoi, j’attends la sélection des images par le client. Chaque photo d’architecture choisie est ensuite retouchée individuellement. Une fois terminé, J’exporte les fichiers dans plusieurs formats pour plusieurs usages : 1200 px (pour les réseaux sociaux), 2650 px (pour les sites web), 4000 px (pour le print). Le client peut ainsi utiliser ses images, avec un poids réduit au bon format sur tous ses supports : site web, presse, concours ou communication institutionnelle.
Enfin, je facture en tenant un suivi précis du nombre de photos commandées. Ce processus complet garantit transparence, qualité et cohérence.
Un shooting pensé comme un outil de valorisation
J’espère que ce petit voyage dans les coulisses d’un shooting vous a plu.
Un reportage photo en architecture ne se limite pas à appuyer sur un déclencheur. C’est un travail d’orfèvre, mêlant préparation, technique et sensibilité. Mon objectif est toujours le même : révéler l’architecture dans son usage réel, et offrir aux architectes des images qui valorisent leur projet dès le premier regard.
